Un courriel de Mathieu

En attendant que les articles de presse arrive (je viens en avoir au moins un ?), voici toujours un courriel d'un lecteur qui fait vraiment chaud au coeur... C'est de Mathieu, qui travaille comme rédacteur dans un journal municipal...
Bonjour Francis,
Profitant du beau temps et du w-e à rallonge pour aller glander dans un parc, j'ai dévoré ton dernier bouquin administratif. Et bien entendu, j'ai absolument adoré. Il faut dire que ce que tu racontes me touche particulièrement car j'ai suivi, grosso-modo, le même parcours que toi : d'abord journaliste, puis un dégout absolu pour ce qu'est devenu cette profession. D'ailleurs, la partie ou tu racontes "Libé" a été un plaisir incommensurable pour moi, une description d'un réalisme malheureusement écoeurant. Je crois que c'est à la hauteur des espoirs, des engagements d'intégrité que nous avions pû mettre dans la pratique de ce métier. Une exigence impossible, ou du moins improbable à moins d'accepter comme Denis Robert les emmerdements qui vont avec.... Ce qui m'effraye le plus c'est que cette exigence d'intégrité a également disparu de toute la sphère publique, à commencer par la politique. Le vite fait, le plus rentable deviens l'évidence. Et la découverte de l'antre improbable de la bête administrative, là, c'est le pompon.
Je comprends bien que ton personnage devienne un peu dingue... moi même, je me sens parfois partir, dériver vers mon Chili mental à moi (qui s'appelle Mars, ou Zwtvdbcxhjk, suivant les jours...). C'est absolument épuisant, tellement ca semble impossible de lutter contre le Leviathan, alors il faut un échappatoire, se rassurer sur le fait qu'on bosse pour vivre, certes, mais on ne vit surtout pas pour bosser. Et encore moins pour bosser comme ça.
En tout cas c'était un véritable plaisir de lire ton roman, car c'est toujours rassurant de se dire qu'un autre au moins voit le monde comme soit, qu'on n'est pas complètement fou. Ou alors à l'inverse, que si on est fou, on n'est pas seul à l'être. Même si au final ca fait de nous des misanthropes de compétition.
(...)
Allez, bon courage, et bons camemberts!
a+
Mathieu.

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